Billet d’humeur
De l’ironie du masque à Séoul
Il arrive, entre deux cours de ZOOM, que l’étudiante en échange en Corée du Sud apprécie une balade rapide pour se dégourdir les jambes. Après avoir vérifié la météo - 14°C- et un temps nuageux mais ensoleillé, elle enfile son trench et cours vers la sortie de sa new cage (C’est-à-dire une nouvelle prison mais avec un twist.). Elle enfile ses converses et oups ! Elle a presque oublié son masque. Ni une, ni deux, elle bondit dans les escaliers et déchante dès la sortie : aujourd’hui, il fait moche.
La raison ? Cette satané misemeonji 미세먼지, autrement dit, les particules fines, tout droit arrivées de la tempête de sable qui a frappé la Chine, quelques semaines plus tôt.
Tous les panneaux l’affichent haut et fort, aujourd’hui c’est nappeum 나쁨 (mauvais) ou maeunappeum 매우나쁨 (très mauvais), selon que vous vous fiez à l’arrêt de bus, ou bien à la station de mesure de pollution de l’air, au coeur de Sinchon(1).
Sinchon est un quartier étudiant, près des célèbres universités de Yonsei, Ewha et Sogang.
Tout son feed twitter aurait dû pourtant être un warning, mais elle a cru être plus maligne. Elle est sortie sans vérifier son application Air Visual. Erreur de débutante !
Heureusement, elle n’habite pas à l’est de Séoul.
Ces habitants-là doivent faire face à des taux si hauts, qu’ils leur interdisent presque de sortir, et les forcent à porter des masques.